Nous avons proposé une interview à Florence DELGAL, pour avoir son ressenti suite à l’annonce de Paris 2024 sur sa nomination en tant que capitaine du relais collectif à Toulouse :
Est-ce que tu peux te présenter, quel est ton parcours dans le monde du badminton ?
Je suis Florence DELGAL, joueuse de parabadminton depuis une dizaine d’années. Je suis inscrite depuis le début au club de Blagnac, où mes enfants jouent, c’est un peu eux qui m’ont amené au bad, parce que j’ai beaucoup suivi mes filles sur les compétitions, donc c’est venu comme ça. Je suis aussi enseignante à l’école élémentaire.
Comment est-ce que tu as candidaté au relais de la flamme ?
En premier, c’est mon fils, inscrit sur Paris 2024, qui m’a présenté. Puis c’est le président du CODEP 31 qui m’a appelé pour savoir si j’étais d’accord de faire partie du relais collectif.
Comment as-tu été informée de ta nomination en tant que capitaine ?
Je pensais que j’allais être relayeuse et c’est Roxane de la Ligue qui m’a appelée, fin décembre, en me disant que ce n’était pas encore officiel mais que j’avais été choisie pour être capitaine. Puis Paris 2024 m’a appelée pour me confirmer officiellement que je serai capitaine et que je porterai la flamme à Toulouse.
Comment as-tu réagi après cette annonce ? Qu’est-ce que tu as fait en premier ?
J’étais à l’école, d’abord très surprise, puis très touchée et très fière. Je me suis dit que c’était quand même quelque chose d’exceptionnel, que je ne le ferai qu’une fois dans ma vie et c’est vrai que porter la flamme, c’est incroyable ! J’en ai tout de suite parlé à mes proches, mes enfants et mon mari.
Alors, je n’avais pas trop le droit de le dire, mais j’avoue qu’après le coup de téléphone avec l’émotion, j’en ai parlé avec mes collègues qui étaient encore là, « il m’arrive un truc de dingue, c’est incroyable, je vais porter la flamme ! ». Elles m’ont félicitée, elles étaient sûres que j’allais être retenue.
Qu’est-ce que tu ressens maintenant que c’est dévoilé ? Tu as hâte ? Tu es stressée ?
Non je ne suis pas stressée, au contraire je suis vraiment contente !
Lors des Championnats de France Parabadminton à Saint-Orens, on a pu voir le soutien de tes élèves, est-ce qu’ils le savent et comment ont-ils réagi ?
Ils étaient trop contents, le lendemain quand je suis arrivée en classe, ils m’ont tous applaudie. Ils étaient hyper fiers « on a la meilleure maîtresse du monde, une maîtresse championne ». Vraiment, ils étaient très fiers.
C’était dur de garder le secret auprès du club ? Comment ils ont réagi après l’annonce ?
Oui un peu, mais j’ai réussi à garder le secret. Après l’annonce, ils ont directement posté un article sur les réseaux, j’ai reçu beaucoup de messages pour me féliciter, ils sont contents. C’est aussi une belle occasion pour le club, notamment qu’il y aura sur les jeux du côté des Officiels Techniques Gilles CAVERT, mais aussi Stéphane GOURDON sur les jeux paralympiques en tant que Juge de Ligne.
C’est la belle récompense pour mon club qui m’a toujours soutenue, et n’a pas été frileux à s’engager dans le développement du parabadminton. Nous avons toujours été référencés handisport ; d’ailleurs nous avons obtenu cette année le label « club handisport ». Nous sommes la plus grosse section parabadminton de France en terme de nombre de licenciés. Notre club nous a toujours soutenus financièrement mais aussi a mis les moyens pour nous accueillir dans de bonnes conditions à commencer par nous fournir 2 entraînements encadrés, ce qui est unique en France aussi.
À travers ton statut de capitaine, est-ce qu’il y a un message que tu veux faire passer ?
Les jeux olympiques, en général, c’est un moment très fort où les Français se retrouvent avec des belles valeurs, on oublie un peu les difficultés de la vie. Le sport, c’est partager toutes ces émotions fortes, où les peuples se réunissent pour un drapeau. Je souhaite aussi, en tant que joueuse handicapée, une meilleure visibilité des Jeux Paralympiques. C’est déjà en progression depuis quelques années, ça permet aux gens d’être sensibilisés, ça me touche particulièrement et je trouve ça vraiment important. J’espère que ça ouvrira le regard des gens sur les personnes en situation de handicap et le sport, c’est quelque chose que je mets en avant à l’école avec les enfants. C’est un moyen de mieux comprendre, comment les gens se dépassent. De montrer que les personnes en situations de handicap ont autant de mérite, notamment à travers leurs performances.
J’espère que ça permettra une meilleure visibilité du handisport, pour une meilleure inclusion et que les gens se comprennent mieux.
On te félicite encore une fois, on sait que tu vas porter fièrement la flamme, en transmettant tes valeurs. On se donne rendez-vous le 17 mai à Toulouse !